L’escrime, qu’est-ce que c’est ?

L’escrime est un sport assez peu connu par le grand public. Bien sûr, tout le monde en a déjà vu, au moins à la télé pendant les Jeux Olympiques… Mais tous les tireurs (c’est le nom qu’on donne aux pratiquants de l’escrime) ont déjà entendu ce genre de phrases : « j’y comprends rien« , « ça va trop vite à la télé » ou encore « mais comment on sait qui gagne le point ?« . Vous voulez enfin comprendre ce qu’est l’escrime ? Alors, que vous soyez un tireur débutant, un proche d’escrimeur, ou encore quelqu’un qui envisage de commencer l’escrime, vous êtes au bon endroit !


Quelles sont les origines de l’escrime ?

L’escrime est un sport de combat en face à face, le but est de toucher l’adversaire avec la pointe ou le tranchant (d’estoc ou de taille) d’une arme blanche.

Les humains se sont affrontés à l’arme blanche depuis qu’ils ont été capables d’en fabriquer, difficile donc de retracer les origines de ce type de combat. Cependant, la pratique de l’escrime en tant que « sport » est apparue en même temps que les armes à feu en Europe.

Les armures ayant été rendues inutiles, les épées devinrent plus fines et plus légères : ce qu’on appelait des rapières, les ancêtres de nos armes d’escrimes actuelles. Les nobles des grandes nations actuelles de l’escrime sportive, comme la France ou l’Italie par exemple, se sont donc mis à s’entraîner pour des duels avec des règles précises.

Au fur des années, les règles sont devenues plus précises, l’art de manier l’épée s’est démocratisé et les pratiquants du sport se sont organisés en fédérations. L’escrime est devenue une discipline Olympique en 1896 (puis en 1900 pour l’épée). Les règles actuelles aux 3 armes ont été édictées en 1914 par la Fédération Internationale d’Escrime (FIE).


Quelles sont les règles de l’escrime ?

Comme nous venons de le préciser, l’escrime est un sport qui peut se pratiquer avec 3 armes différentes : l’épée, le sabre et le fleuret. Cela veut donc dire qu’il y a 3 pratiques et 3 règles différentes !

Il y a cependant un socle commun aux trois 3 armes :

  • les assauts se déroulent toujours en un contre un
  • les assauts se déroulent sur une piste d’escrime, longue de 10 à 14 mètres selon les catégories
  • un combat se commence sur la ligne de mise en garde, avec les deux tireurs en position de garde, ils peuvent commencer à se déplacer quand l’arbitre dit « Allez » et doivent s’arrêter lorsqu’il dit « Halte »
  • pour gagner on marque des points, un point à la fois. Le vainqueur est le premier arrivé à 15 points chez les adultes, 4 points chez les plus petits
  • le combat s’arrête lorsqu’une touche est donnée, les escrimeurs reviennent alors à la ligne de mise en garde. Un arbitre peut aussi arrêter le combat si un tireur tombe à terre, s’il tourne le dos à son adversaire ou encore si les deux opposants ont un jeu trop désordonné

Il est aussi possible de faire des matchs par équipe. On parle alors de relais à l’Italienne : on change de tireur sur la piste toutes les 5 touches ou toutes les 3 minutes pour le fleuret et l’épée. Nous pouvons maintenant voir les spécificités des 3 armes.

L’épée

L’épée est la plus lourde des 3 armes, avec pas moins de 750g pour 1m10 de long ! Cette arme se reconnaît facilement par sa coquille très large et par le son de cloche que les épées produisent quand elles s’entrechoquent.

L’épée est une arme d’estoc : on touche avec la pointe. La tête de pointe ne se déclenche que si un certain poids est apposé dessus. On ne peut pas marquer de point juste en effleurant son adversaire.

L’épée a deux particularités : tout d’abord c’est la seule arme pour laquelle le corps entier est une surface valable à la touche. Même le bout du pied ! C’est d’ailleurs la touche préférée de Laura Flessel, notre célèbre française multi médaillée olympique.

Enfin, les épéistes sont les seuls à pouvoir tous les deux marquer un point s’ils se touchent en même temps, c’est ce qu’on appelle un coup double. Ainsi, tout l’enjeu est de toucher l’adversaire sans se faire toucher.

Le sabre

Le sabre est notre arme de cœur au club de Levier. C’est l’arme avec laquelle nous nous entraînons toutes les semaines pour les compétitions, même si il nous arrive de tirer au fleuret ou à l’épée pour nous amuser.

Le sabre est la seule arme de taille : on touche avec le tranchant. Un sabre pour adulte pèse 500g et mesure 1m05, on le reconnaît par la forme particulière de sa garde, elle possède un « capuce » qui protège la main.

La surface valable au sabre comporte tout ce qui se trouve au-dessus de la ceinture, même la tête. Une touche aux jambes n’apporte pas de point et ne fait même pas s’arrêter le combat.

Le sabre est une arme dite « de convention », cela signifie qu’il y a des priorités. Si les deux adversaires se touchent en même temps, un seul gagne le point, celui qui avait la priorité au moment de la touche.

On donne la priorité à l’attaque, celui qui attaque (correctement) a toujours raison en cas de touche simultanée. Pour récupérer la priorité on peut faire une parade, faire tomber l’adversaire dans le vide, ou encore venir frapper la partie supérieure de la lame adverse (ce qu’on appelle un battement).

Les assauts de sabre sont souvent rapides et explosifs, cependant les conventions les rendent plus compliqués qu’ils n’en ont l’air. Un bon sabreur doit analyser le jeu de son adversaire pour prévoir un plan d’action dans lequel il aura la priorité au moment de la touche !

sabre escrime
fleuret escrime

Le fleuret

Contrairement au sabre et à l’épée, qui sont les descendants de véritables armes utilisées sur le champs de bataille, le fleuret a toujours été une arme d’entraînement.

Le fleuret pèse également 500g pour 1m10 de long et on peut le reconnaître à sa coquille relativement petite.

Au fleuret, comme à l’épée, on touche avec la pointe, cependant la surface valable au fleuret est très réduite : on ne peut toucher que le tronc, pas les jambes, ni les bras, ni la tête.

Tout comme le sabre, le fleuret est une arme conventionnelle : après avoir dit « halte », l’arbitre va décider à qui revient le point en exposant la « phrase d’arme » : un résumé des actions qui permet de comprendre à qui revient la priorité.

L’arbitrage

Tous les matchs compétitifs doivent être supervisés par un arbitre neutre. Celui-ci fait état de loi sur la piste : sa parole ne doit pas être remise en cause et les jeunes tireurs apprennent très vite à respecter l’arbitre.

C’est l’arbitre qui donne le « coup d’envoi » de chaque assaut avec le célèbre : « En garde, prêts, allez ! » et arrête le combat : « Halte ! ».

Dans le cas des armes de conventions, l’arbitre décide à qui revient la touche en énonçant la phrase d’arme : il fait état à l’oral des actions qui ont eut lieu.

Exemple d’une phrase d’arme simple : L’attaque part de gauche, l’attaque est parée, la riposte de droite touche, point.

arbitre escrime

Tous les arbitres apprennent de nombreux signes de main qui représentent les différentes actions, ainsi les spectateurs qui ne peuvent pas entendre l’arbitre peuvent quand même comprendre ses décisions.

Enfin, l’arbitre fait respecter les règles de l’escrime à tout moment, il peut attribuer des sanctions sous forme de cartons (jaunes, rouges, noirs) si un tireur est irrespectueux, violent ou fait trop d’erreurs.

Le saviez-vous ? Le français est la langue officielle de l’escrime, les arbitres du monde entier s’expriment en français pendant les matchs.


Pourquoi faire de l’escrime ? Quelles sont les qualités développées ?

L’escrime est un sport très bénéfique pour les plus jeunes, elle permet de développer de nombreuses valeurs et des capacités physiques qui resteront toute la vie.

L’escrime est un excellent moyen d’apprendre le respect : le respect de l’adversaire, de son maître d’arme, de l’arbitre, de son matériel, etc. Notre sport développe également la maîtrise de soi, le sang-froid, la patience ou encore la concentration et l’attention. Enfin, la pratique de l’escrime requiert de la planification et de l’inventivité dans l’élaboration de la touche.

D’un point de vue physique, l’escrime est un sport très complet. Mélange d’explosivité et d’endurance, l’escrimeur développe sa souplesse, ses réflexes, sa flexibilité et sa rapidité. L’escrime améliore également la coordination entre les jambes et les bras ou encore entre les yeux et le corps.